Manfred Roeder

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Manfred Richard Kurt Roeder, dit Manfred Roeder, né le 6 février 1929 et mort le 30 juillet 2014, était un avocat et un militant politique allemand.

Biographie

Manfred Roeder effectue ses premières années d'études secondaires à l'Institut national d'éducation politique (Napola) de Plön.

Il participe en 1945 aux combats pour la défense de Berlin alors qu'il n'a que 15 ans.

Après la guerre, il reprend ses études secondaires et passe son baccalauréat en 1947. Il commence ensuite des études de lettres en langue et littérature allemandes et en philosophie à l'Université de Berlin. Mais durant le semestre d'hiver 1948/49, il quitte les lettres pour la faculté de droit. Il poursuit des études aux universités de Münster et de Bonn. Il passe son examen de stagiaire en 1954 à la Cour d'appel de Hamm.

Pendant ses études universitaires, il fréquente la communauté étudiante évangélique. Il interrompt ses études pour travailler en tant qu'indépendant, puis il reprend sa formation en 1961, en tant que stagiaire au tribunal régional supérieur de Berlin. Il passe son examen d'assesseur en 1966. Le 23 janvier 1967, il obtient son diplôme d'avocat.

En 1965, il est brièvement membre de l'Union démocrate-chrétienne (CDU). Après avoir quitté ce parti, il s'engage dans le mouvement national. Il fonde en 1971 la « Deutsche Bürgerinitiative » (Initiative citoyenne allemande). Il établit également des contacts avec d'autres cercles de la mouvance nationale.

En 1978, après avoir été condamné à de nombreuses amendes pour ses activités politiques, il est condamné à six mois de prison pour « sédition ». Roeder quitte alors l'Allemagne avec un faux passeport. Il cherche du soutien en Afrique du Sud, puis se rend au Moyen-Orient pour établir une alliance stratégique avec les antisionistes arabes. Finalement, en 1979, le gouvernement iranien lui accorde l'asile politique. Quelques mois plus tard, il quitte l'Iran pour retourner clandestinement en Allemagne.

A son retour, il fonde les Deutsche Aktionsgruppen, une structure de propagande nationaliste décentralisée. En 1980, lors d'un procès fortement médiatisé, le tribunal l'accuse d'être responsable de quatre attentats contre des foyers de demandeurs d'asile, dont l'un a fait deux morts. Le parquet fédéral le qualifie même de « terroriste ». A l'issue du procès, en 1982, il est condamné à une peine de 13 ans de prison.

En 1988, Daniel Cohn-Bendit lui offre une tribune dans sa revue PflasterStrand. En 1990, il est libéré pour bonne conduite.

Après sa libération, il ne renonce pas à l'engagement politique. Il s'implique notamment, en 1996, dans les actions de protestation contre une exposition itinérante qui présente la Wehrmacht comme un organisation criminelle. Roeder est alors condamné à une amende de 4 500 marks allemands pour dégradation de biens.

En 1997, le magazine télévisé « Panorama » lance une campagne diffamatoire à la fois contre Roeder et contre la Bundeswehr (l'armée fédérale allemande), car Roeder avait été invité en 1995 à intervenir à Hambourg à l'Académie de commandement de l'armée allemande. Ce « scandale » orchestré, ainsi que le fait que Roeder ait reçu à cette occasion du matériel provenant des stocks de l'armée allemande, ont conduit au remplacement de l'ancien commandant de l'Académie de commandement et à la nomination du contre-amiral Rudolf Lange, plus conforme au système, comme successeur. Cette mesure visait à rétablir la « bonne réputation » de l'Académie. Les médias et les politiciens de gauche ont tenu le ministre fédéral de la Défense Volker Rühe personnellement responsable de l'intervention de Roeder et ont exigé sans succès sa démission.

En 1997, Roeder se présente comme candidat du Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) pour Stralsund, en Mecklembourg-Poméranie occidentale, aux élections fédérales.

Roeder est condamné à nouveau à des peines de prison par les tribunaux régionaux de Schwerin et Rostock pour « incitation à la haine raciale ». Il est encore une fois condamné en septembre 2004 par le tribunal régional de Francfort-sur-le-Main à dix mois d'emprisonnement sans sursis pour « dénigrement de l'État ». En février 2005, il est condamné une nouvelle fois pour le même délit par le tribunal cantonal de Schwalmstadt. Le 12 mai 2005, il commence à purger sa peine à la prison de Giessen.

En 2009, Roeder est condamné par le tribunal régional de Marbourg à une peine d'un an avec sursis pour « incitation à la haine raciale » dans le cadre d'une procédure d'appel. Il lui est de soutenir les thèses du révisionnisme historique concernant le sort des prisonniers juifs dans les camps de concentration allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.

Manfred Roeder vivait à Knüll, dans le nord de la Hesse, et avait six enfants. Dans sa ferme, une ancienne colonie de vacances, se déroulaient régulièrement divers événements nationaux tels que des conférences, des fêtes du solstice et des formations. Il publiait régulièrement une lettre interne destinée aux membres du Mouvement citoyen allemand.

Manfred Roeder est décédé à l'âge de 85 ans le 30 juillet 2014 à Neukirchen (Knüll).

Anecdote

Pour justifier son engagement dans les activités terroristes de l'organisation d'extrême gauche Revolutionäre Zellen (Cellules révolutionnaires), Hans-Joachim Klein (1947-2022) a énuméré ce qui lui paraissait insupportable en Allemagne, citant entre autres « un groupe néo-nazi autour de l'avocat Roeder peut sans encombre et publiquement se livrer à des calculs pour mesure la hauteur qu'aurait dû atteindre le tas de cendres, si on avait effectivement assassiné six millions de Juifs »[1]. Devant le nombre de condamnations prononcées à l'égard de Manfred Roeder, ces affirmations ne peuvent que laisser songeur, venant d'un activiste impliqué dans de nombreux attentats meurtriers et qui n'aura en tout et pour tout effectué que cinq ans de prison, dont trois en préventive.

Publications

  • Ein Kampf ums Reich, eine Dokumentation und politische Streitschrift um die Nachfolge des Reiches. Schwarzenborn: Haus Richberg, 1979.
  • Unser Kampf gegen eine widernatürliche Justiz. Schwarzenborn: Deutsche Bürger-Initiative, 1979.
  • Ein deutscher Frühling: Martin Luther der Weltenstürzer. Schwarzenborn: Deutsche Bürger-Initiative, 1983.
  • Ein Häftling geht auf Reisen. Schwarzenborn: Hilfswerk Manfred Roeder, 1984.
  • 5 Jahre Inhaftierung von Manfred Roeder - 10 Jahre Bürgerinitiative auf dem Knüll. Schwarzenborn: Hilfswerk Manfred Roeder, 1985.
  • Ein deutscher Winter: der Untergang der Staufer. Schwarzenborn: Deutsche Bürger-Initiative, 1985.
  • Glaube und Gelöbnis. Schwarzenborn: Hilfswerk Manfred Roeder, 1986.
  • Ulrich von Hutten - meinem Glück zum Trutz. Schwarzenborn: Deutsche Bürger-Initiative, 1988.
  • Unser Kunstbeitrag zur Documenta. Schwarzenborn: Hilfswerk Manfred Roeder, 1988.

Notes et références

  1. Hans-Joachim Klein et Jean-Marcel Bouguereau, La Mort mercenaire : témoignage d'un ancien terroriste ouest-allemand, préface de Daniel Cohn-Bendit, Seuil, 1980, p. 288.