Modernité

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Culte du présent, supposé intrinsèquement supérieur aux « anciennetés ».

L'échec d'une utopie

La notion de modernité est ambiguë : de positive, elle est devenue négative. Fondée au départ sur les capacités d'innovation et de dépassement des peuples européens, elle a fini, au XXe siècle, par se confondre avec un progressisme naïf et une dévalorisation des traditions au profit du « présent », prétentieusement supposé intrinsèquement supérieur. Le modernisme n'est plus aujourd'hui qu'un académisme de la mode.

La modernité n'a pas rempli son contrat, parce qu'il était impossible à remplir., fondé sur l'utopie et le refus du réel. Ce contrat était :

1) d'assurer par la domination générale de l'économie et de la technique matérialistes le bonheur, la paix et la prospérité;

2) de remplacer les esthétiques et les philosophies traditionnelles par d'autres formes en rupture, sans solution de continuité ;

3) d'en finir avec les peuples, les religions, les coutumes au profit d'une humanité homogène et égalitaire et un individu atomisé. Ces objectifs étaient fixés dès la fin du XVIIe siècle. Ils se sont incarnés dans le mercantilisme mondialiste, le marxisme, et, d'une manière générale, dans la mythologie du progrès.

Le résultat est un échec totale, à la mesure de la fatuité prétentieuse des « modernes ». Après trois siècles et demi de « modernité occidentale » , le XXIe siècle se dirige vers une convergence des catastrophes. Il ne faut surtout pas en conclure que ce rejet de la modernité nous fait adopter un « traditionalisme » passéiste. Tout au contraire.

La modernité est passéiste, elle est l'inverse même du futurisme. En condamnant et méprisant l'archaïque, c'est-à-dire la tradition fondatrice et vivante, elle s'est condamnée à l'éphémère.

Une alternative à la faillite de la modernité

De la même manière que Guillaume Faye, Rodolphe Bardinand et Georges Feltin-Tracol ont écrit: « La post-modernité (ou archéofuturisme, ou paganisme, peu importe le vocabulaire) ressent l'impérieuse nécessité de rétablir l'antique cohérence sphérique entre le présent, le passé et l'avenir. A l'opposé de l'attitude traditionaliste, volontiers véhémente, mais qui provient en définitive de la modernité, refuser la modernité, ce n'est pas se réfugier dans un passé de toute facon disparu et donc impossible à retrouver. C0est affirmer la possibilité d'un autre avenir, c'est débloquer le futur »[1].

Autrement dit, le traditionalisme n'est qu'une « modernité en creux ». Il ne faut pas être « anti-moderne », mais plutôt « non-moderne ». L'alternative à la modernité ne saurait être un retour en arrière du traditionalisme et du passéisme, puisque ces derniers possèdent la même vision linéaire du temps que la modernité, sauf qu'il s'agit de régresser et non plus de progresser, deux attitudes parfaitement contraire à la vision sphérique et dynamique du temps.

La modernité comme déclin

La modernité est en train de mourir, de s'épuiser au moment de son apogée dans les discours et les références, au moment où des louanges tonitruantes l'acclament. Le mot moderne perd totalement de son sens. Il était déjà employé au XVIIe siècle (« la querelle des Anciens et des Modernes »). Le sens profond du concept de « modernité » est « tout ce qui s'oppose au passé », et cela depuis trois siècles. Ce qui est doublement stupide, puisque actuellement on devrait s'opposer à la modernité d'il y a cent ans (époque où le terme avait une forme aussi importante qu'aujourd'hui), mais surtout parce que « faire du passé table rase », c'est se priver de tout avenir. Le concept de modernité porte en lui-même sa mort suicidaire puisqu'il dénie, au départ, l'idée de pérennité d'une civilisation et d'un peuple, d'unité du passé et de l'avenir.

Pierre-Emile Blairon écrivait : « la modernité est le totalitarisme du rien : mondialisation, indifférenciation, uniformisation. […] La modernité n'est pas en crise, la modernité est une crise ».

Dans tous les domaines, le système actuel ne cesse, pour se légitimer et faire oublier ses échecs et son impéritie, de ressasser de manière incantatoire le concept éculé de « modernité » : « moderniser la démocratie » est une de ses expressions consacrées. Mais il faut tout « moderniser » selon cette lubie : les rapports humains, les communications, la morale, les institutions, la justice, la sexualité, les comportements sociaux, les politiques d'immigration, etc. On en voit les résultats. Ils sont aussi piteux que ceux obtenus par la modernisation des arts. Dans ce contexte, modernisation signifie en réalité décadence et primitivisme, nouvelle barbarie.

A ce propos, l'art dit « moderne » (on dit aussi « contemporain », par une sorte de pudeur gênée) est devenu le pire des passéismes académiques ; il tourne en rond depuis soixante ans, dans le moins-que-rien subventionné. Paradoxe : la modernité, qui se veut innovation permanente, se révèle partout comme une répétition lancinante, impuissante à aller de l'avant et à créer. La modernité, qui se légitimait comme avant-garde , n'est plus - piégée par sa propre insolence - qu'une arrière-garde. la modernité est devenue le culte et le signe des peuples vieillissants qui veulent se persuader qu'ils sont toujours jeunes.

L'Eglise aussi a voulu se « moderniser » avec Vatican II. On a vu les résultats : baisse de 70% de la pratique en Europe. L'islam, lui, qui triomphe, n'a jamais cherché une seconde à se « moderniser » ! En réalité, tout ce qui est décadent ou déclinant s'affuble du terme de « moderne » : la modernité se pare du prestige de la déliquescence des mœurs, de la confusion des rôles sexuels, du laxisme social, de l'abdication des disciplines, du cosmopolitisme, du libre-échangisme débridé (après avoir sacrifié au dieu marxiste!), etc., en tentant de présenter ces traits pathologiques comme des « nouveautés », selon le dogme : « tout ce qui est nouveau est positif », même le nul, le régressif, le n'importe-quoi. En ce sens, la modernité cède au fatalisme du sens de l'histoire, sans comprendre que l'histoire ne la suit pas.

A la modernité, il faut opposer, non pas le traditionalisme ni l'esprit réactionnaire qui sont, eux aussi, « modernes », mais les traditions er l'esprit de continuité. Quant à la technoscience, elle n'a rien de « moderne », puisque son esprit provient de l'antiquité grecque. Elle n'est qu'un instrument parfaitement neutre au service de la volonté.

Citations

« La modernité n’est pas principalement un discours sur la propriété privée, mais une nouvelle vision de l’homme : celle d’un individu abstrait et auto-suffisant, coupé de toute attache organique (ethnique, communautaire, spirituelle, etc.). Ce qui caractérise en propre la modernité est son anthropologie individualiste. Sur la base de cette vision de l’homme radicalement nouvelle, la modernité est la tentative de ne plus concevoir les faits sociaux que comme résultant de l’action délibérée d’individus intéressés. Tout ce qui n’est pas réductible à la seule maximisation des intérêts individuels se trouve condamné : attaches familiales et territoriales, corps constitués, coutumes et traditions, etc. L’essor de la propriété privée et les inégalités sont deux conséquences de cette révolution individualiste, parmi bien d’autres. »

Guillaume Travers, Pourquoi tant d’inégalités ?, La Nouvelle Librairie, 2020, p.28.

Bibliographie

  • Guillaume Faye, L'Archéofuturisme - Techno-science et retour aux valeurs ancestrales, Paris, L'AEncre, 2011 (2ème éd.), 260 p.

Articles connexes

Notes et références

  1. in: Roquefavour, no 14, « La modernité, une barque à la dérive »