Les Lansquenets

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Les Lansquenets est depuis la fin des années 1960 le plus populaire des chants nationalistes français. Avec quelques variantes, il est aujourd'hui chanté dans toutes les différentes tendances du mouvement national.

L'origine suédoise

Ce chant est initialement apparu en Suède sous le titre Vi gå över daggstänkta berg (« Nous allons par la montagne couverte de rosée »), avec des paroles écrites par le poète Olof Thunman (1879–1944) sur une mélodie populaire du Hälsingland, dans le nord du pays. La plus ancienne version imprimée a été éditée en 1908. Le premier enregistrement a été réalisé la même année à Stockholm et commercialisé sous le titre Gångsång (« Chant de marche »).


Texte originel suédois Traduction en français
Vi gå över daggstänkta berg – fallera,
Som lånat av smaragderna sin färg – fallera.
– Och sorger ha vi inga,
Våra glada visor klinga,
När vi går över daggstänkta berg – fallera. (bis)
Nous allons par la montagne mouillée de rosée
Qui a reçu de l'émeraude sa couleur.
– Nous n'avons aucun souci,
Nos joyeux chants résonnent
Quand nous allons par la montagne mouillée de rosée.
Se gladeligt hand uti hand
Nu gå vi till fågel Fenix' land,
– Till det sagoland, som skiner
Af smaragder och rubiner,
Nu gå vi till fågel Fenix' land ! (bis)
Voyez, joyeusement, main dans la main,
Nous allons au pays de l'oiseau Phénix,
– Vers le pays des légendes, qui brille
D'émeraudes et de rubis,
Nous allons au pays de l'oiseau Phénix.
O mänskor, förglömmer er gråt,
Och kommer och följer oss åt!
– Se, fjärran vi gånga
Att solskenet fånga!
Ja, kommer och följer oss åt! (bis)
O humains, oubliez votre chagrin,
Venez et suivez-nous !
– Voyez, nous allons au loin
Attraper les rayons du soleil !
Oui, venez et suivez-nous !
De gamle, de kloke må le,
Vi äro ej förståndiga som de.
– Men vem skulle sjunga
För våren den unga,
Om vi vore kloka som de? (bis)
Les vieux, les sages peuvent sourire,
Nous sommes moins avisés qu'eux.
– Mais qui donc chanterait
Pour le frais printemps
Si nous étions aussi sages qu'eux ?

On le voit, le texte original n'a strictement rien de partisan ou de politique, il s'agit simplement d'un classique chant de marche ou de veillée pour jeunes gens. Il a été adopté par des associations étudiantes, et a même figuré, dans les années 1943-1949, parmi les chansons dont l'apprentissage était obligatoire dans les écoles de Suède.

L'adaptation allemande

La célébrité de cette chanson a rapidement passé la Baltique pour se répandre en Allemagne, avec une adaptation éditée en 1917 par Robert Kothe (1869-1944) sous le titre Im Frühtau zu Berge (« Dans la rosée du matin par les montagnes »). Le texte allemand faisant actuellement foi est l'adaptation de 1924 signée de Walther Hensel (1887-1956). Elle se présente comme une traduction libre de l'original suédois :

Texte allemand Traduction en français
Im Frühtau zu Berge wir gehn – fallera,
Es grünen die Wälder, die Höh’n – fallera.
– Wir wandern ohne Sorgen
Singend in den Morgen
Noch eh im Tale die Hähne krähn. (bis)
Dans la rosée du matin par les monts nous allons,
Les forêts verdoient, et les hauteurs.
– Nous marchons sans souci
Chantant dans le matin
Avant même que dans la vallée chantent les coqs.
Ihr alten und hochweisen Leut,
Ihr denkt wohl, wir sind nicht gescheit,
– Wer wollte aber singen,
Wenn wir schon Grillen fingen
In dieser so herrlichen Frühlingszeit? (bis)
Vous, vieilles gens de grande sagesse,
Devez penser que nous sommes insensés.
– Mais qui voudrait chanter
Quand nous venons d'attraper des grillons
Dans ce si magnifique printemps ?
Werft ab alle Sorgen und Qual,
Und wandert mit uns aus dem Tal!
– Wir sind hinaus gegangen,
den Sonnenschein zu fangen:
Kommt mit und versucht es auch selbst einmal! (bis)
Laissez tous vos soucis et vos peines,
Et sortez de la vallée avec nous !
– Nous sommes partis
Pour saisir les rayons du soleil,
Suivez-nous et essayez vous-mêmes !

Vite adoptée par le mouvement des Wandervogel, cette chanson est entrée dans les années 20 au répertoire de toutes les organisations scoutes et associations de jeunesse d'Allemagne, qu'elles fussent socialistes, conservatrices, nationales, sportives, luthériennes, catholiques etc. Des mouvements de jeunesse juifs l'ont aussi reprise, et transportée plus tard sur le sol palestinien (raison pour laquelle il en existe une version en hébreu). Le régime national-socialiste l'a annexée pour la mettre au programme de toutes ses organisations de jeunes et unités militaires, ce qui n'a pas empêché après la guerre Im Frühtau zu Berge de continuer sa carrière dans tout l'espace germanophone, dont l'Autriche et la Suisse, ainsi que l'Allemagne de l'Est.

Version néerlandaise

Un dérivé de la version allemande s'est répandu dans l'aire culturelle néerlandaise dans l'entre-deux-guerres, sous le titre Bij ’t krieken der dagen (« Au lever du jour »). Le texte est dû à la Flamande Yvonne De Man (1894-1981), écrivain, co-fondatrice du mouvement des Jeunesses Socialistes Belges (par ailleurs soeur cadette de Henri De Man, qui présida le Parti Ouvrier Belge avant d'être tenté par une semi-collaboration avec l'occupant en 1940-41).

Texte néerlandais Traduction en français
Bij ’t krieken der dagen, er uit – fal-le-ra
Met klank van mandolien, gitaar en fluit – fal-le-ra.
— Wij trekken zonder zorgen
Zingend in de morgen,
Wijl in het verre land klaroent het haangekraai. (bis)
Au lever du jour, en avant
Au son des mandolines, guitares et flûtes
— Nous allons sans souci,
Chantant dans le matin
Tandis qu'au loin retentit le chant du coq.
De deftige burgers staan pal – fal-le-ra
En preutelen “die kerels zijn wel mal” – fal-le-ra
— Wij kunnen toch niet treuren
Als de bloemen geuren
En in het lover klinkt het vogelengeschal. (bis)
Les sages bourgeois restent froids
Et bougonnent "encore ces gars-là"
— Mais nous ne saurions être tristes
Lorsque les fleurs embaument
Et que les oiseaux gazouillent dans les feuillages.
Wie jong is en moedig en blij – fal-le-ra
Die vindt hier wel een plaatsje in de rij – fal-le-ra
— ’t Is immers ons verlangen,
Zonneschijn te vangen
En in ons hart te bewaren hel en warm. (bis)
Qui est jeune, brave et gai
Trouvera ici une place dans nos rangs
— Et ce restera notre désir
D'attraper des rayons du soleil
Pour les garder au chaud dans nos coeurs.

La version française classique

La chant français Les Lansquenets se distingue nettement des versions germaniques ci-dessus par son texte, au contenu explicitement politique, mais dont la genèse n'est pas connue. On peut conjecturer que la mélodie a été transmise par des germanophones engagés dans la Légion étrangère française, comme cela a été le cas pour d'autres marches militaires venues d'Allemagne. Le chant pourrait s'être alors répandu dans des unités de l'armée française (parachutistes, commandos), lors des dernières guerres coloniales (Indochine, Algérie).

Une hypothèse recevable serait qu'au départ, ce seraient des volontaires de la division Wallonie qui auraient emprunté à leurs camarades des Flandres cette musique en y collant des paroles à leur goût.

D'autres chants popularisés à la même époque, comme Le Combat de demain ou la Marche du 1er commando de France, contiennent aussi l'idée d'une régénération de la patrie à l'aide des valeurs guerrières, mais ils se situent clairement dans le cadre de l'armée, ce qui n'est pas le cas des Lansquenets, dont les paroles sont clairement adressées à des militants civils, non à des militaires (au demeurant, les « hauts tambours » dont il est question n'ont jamais été en dotation dans les forces françaises) :

Ce monde vétuste et sans joie – faïlala,
Croulera demain devant notre foi – faïlala,
- Et nos marches guerrières
Feront frémir la terre
Au rythme des hauts tambours des lansquenets. (bis)

Que nous font insultes et horions,
Le jour viendra où leurs auteurs paieront
- Qu’ils freinent donc s’ils l’osent
Notre ascension grandiose
Que rythment les hauts tambours des lansquenets. (bis)

Nous luttons pour notre idéal,
Pour un ordre nouveau et national,
- Et à l'heure dernière
Nous quitterons la terre
Au rythme des hauts tambours des lansquenets. (bis)


Cette version classique de base est en principe la plus répandue, mais connaît toutefois deux variantes mineures :

  • Strophe 2 ligne 2, au lieu de « leurs auteurs » on chante souvent « les traîtres ».
  • Strophe 3 ligne 2, « national » est fréquemment remplacé par « impérial », afin d'éviter que les mal-intentionnés prononcent ensuite « socialiste » au lieu du « faïlala » de rigueur.

Le spécialiste des chants militaires Thierry Bouzard affirme que la version la plus anciennement enregistrée des Lansquenets l'a été par la promotion de Cyrards « Ceux de 14 » en 1964.

Ce doit être vers la même époque que ce chant a commencé à se répandre dans la mouvance nationaliste française. Sa présence est attestée en 1966 dans les fascicules de chants que le mouvement Occident et la Fédération des étudiants nationalistes (FEN) distribuent aux participants de leurs camps-écoles. Mais curieusement, il ne tient alors qu'une place marginale dans le répertoire de ces groupements, étant peut-être dédaigné comme trop simpliste et trop court.

Mais c'est justement sa facilité de mémorisation et sa brièveté qui vont assurer la popularité croissante de ce chant durant l'année 1969 auprès des étudiants venus au nationalisme en réaction à Mai 68. Il est alors le premier chant de tradition que les nouveaux militants du GUD et de l'Action Nationaliste apprennent et souvent le seul qu'ils connaissent. Et étant donné la ligne 2 de la 3e strophe, il s'impose d'emblée comme l'hymne du mouvement Ordre nouveau.

Les Lansquenets est aujourd'hui omniprésent dans la mouvance droitiste au sens le plus large. Il a même été l'hymne officieux du FNJ, encore que celui-ci tende désormais à s'en distancer vu ses connotations assez marquées aux extrêmes.

Autres versions en français

Selon les orientations idéologiques de qui le chante, la 3e strophe peut voir « nouveau et national » ou « nouveau et impérial » remplacé par « catholique et royal » ou encore « chrétien et national. »

Une 4e strophe est fréquemment ajoutée à la version classique. Elle est apparue dans les années 1980, vraisemblablement au sein de la mouvance Jeune Garde et Troisième voie:


Demain nous irons au combat – faïlala,
La croix celtique guidera nos pas – faïlala,
– Que crèvent les marxistes
Et les capitalistes,
Au rythme des hauts tambours des lansquenets. (bis)


A noter que l'avant-dernière ligne subit parfois une modification trop politiquement incorrecte pour que ce soit le lieu de la reproduire ici.

De son côté, spécialement pour la Légion étrangère, le capitaine Selosse a ajouté une autre 4e strophe :


De tous nous serons les vainqueurs – faïlala,
Et nous marcherons de tout notre cœur – faïlala,
– Et même s’ils ont la taille
Nous livrerons bataille
Au rythme des hauts tambours des lansquenets.(bis)

Spécial Wallonie+Bruxelles

Il existe enfin deux versions belges francophones, dans l'ensemble extrêmement proches de celles qui ont cours dans l'hexagone. L'une est d'inspiration germanisante bénéluxienne, l'autre explicitement monarchiste et catholique.

D'abord la version « Grande Néerlande incluant la Wallonie » :


Au monde vétuste et sans foi – falera,
Succédera demain l'esprit thiois – falera,
– Ferment de nos victoires,
Motif de notre gloire
Que rythment les hauts tambours des Lansquenets. (bis)

Que nous font ennuis et horions – falera,
Un jour viendra où leurs auteurs payeront – falera,
– Qu'ils freinent donc s'il l'osent
Notre ascension grandiose
Que rythment les hauts tambours des lansquenets. (bis)

Nous luttons pour notre idéal – falera,
Pour un ordre thiois et impérial – falera,
– Et à l'heure dernière,
Nous quitterons la terre
Au rythme des hauts tambours des lansquenets. (bis)


Et pour finir, la version « trône et autel » :


Au monde néfaste et sans loi – faldera,
Succèdera demain l’esprit d’un roi – faldera
- Ferment de nos victoires,
Motif de notre gloire,
Que rythment les hauts tambours des lansquenets (bis)

Qu’importent ennuis et horions – faldera,
Un jour viendra où les auteurs paieront – faldera,
- Qu’ils brisent donc, s’ils l’osent,
Notre idéal grandiose
Que rythment les hauts tambours des lansquenets. (bis)

Nous luttons pour notre idéal – faldera,
Pour un ordre catholique et royal – faldera,
– Et à l’heure dernière,
nous quitterons la terre
Au rythme des hauts tambours des lansquenets. (bis)