Janvier 9

• 1757 : Mort à Paris du philosophe Bernard Fontenelle, âgé de 100 ans, neveu de Corneille et ancien secrétaire de l'Académie des sciences (de 1699 à 1737). C'est dans le premier des Entretiens sur la pluralité des mondes (1686) que l'on trouve la première signification du mot philosophe comme savant, particulièrement celui qui s'occupe des sciences physiques et naturelles, voire comme ami de la Science. Son Histoire des oracles (1687), adaptation du livre latin du socinien hollandais Van Dale, combat avec une fine ironie la thèse sur les origines démoniaques des anciens oracles, qui sont plutôt l'œuvre de l'imposture des prêtres ; par là, malgré toutes ses précautions stylistiques, il ne pouvait empêcher certains lecteurs d'interpréter les miracles chrétiens de la même façon, ce qui ne trompera pas certains esprits censeurs et lui vaudra d'être violemment attaqué par le jésuite Baltus espérant ainsi le faire accuser d'athéisme devant Louis XIV, piège polémique dont deux de ses amis jésuites le dissuaderont pour lui éviter l'embastillement.

• 1848 : Dans son Discours sur la question du libre-échange prononcé à Bruxelles devant les membres de l'Association démocratique, Karl Marx déclare : « Le système protectionniste est en général conservateur, tandis que le système de libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l'extrême antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot, il hâte la révolution sociale ».

• 1945 : Exécution de Paul Chack, condamné à mort le 18 décembre 1944.

• 1969 : Mort de Jean Baby, ancien professeur d'histoire à l'École des sciences politiques. Membre influent du parti communiste, il avait déclaré en janvier 1948, au procès Kravchenko : « Personnellement, je considère qu'il n'y a jamais eu de persécutions politiques en URSS ».

• 1988 : Mort à Marnes-La-Coquette de l'écrivain et essayiste Thierry Maulnier (Jacques Talagrand). Ancien collaborateur de L'Action française, auteur de La crise est dans l'homme (1932), Nietzsche (1933), Au-delà du nationalisme (1937), il milita après la guerre dans les milieux fédéralistes et fut élu à l'Académie française en 1964.