Harro Schulze-Boysen

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Harro Schulze-Boysen, né à Kiel le 2 septembre 1909 et exécuté à la prison de Plötzensee à Berlin-Charlottenburg le 22 décembre 1942, est un officier allemand de la Luftwaffe, théoricien nationaliste-révolutionnaire, écrivain, juriste et opposant au national-socialisme.

Biographie

Schulze-Boysen, fils d'un officier de la marine impériale, est né à Kiel le 2 septembre 1909.

Il milite d'abord contre l'occupation française de la Rhénanie, puis adhère en 1928 au Jungdeutscher Orden, organisation nationaliste et conservatrice.

Après des études inachevées en droit, il évolue vers des positions nationales-bolchevique. Il se rapproche d'Otto Strasser et s'enthousiasme pour le « national-bolchevisme ». En mars 1932, il devient le rédacteur en chef de la revue Der Gegner, à laquelle collaborent des plumes venues d'horizons différents, des communistes aux libéraux de gauche. Il entre aussi en contact avec le groupe « planiste » de l'Ordre nouveau[1].

En 1932, il devient permanent du Parti communiste (KPD) dans le quartier de Wedding à Berlin. Après l'interdiction de sa publication, il est emprisonné pour une courte durée. Il entreprend ensuite une formation de pilote d'aviation.

En 1934, il commence à travailler à l'office de renseignements du ministère de l'aviation.

A partir de 1935, il se met à regrouper autour de lui un cercle d'artistes de gauche, de pacifistes et d'anciens membres du Parti communiste, va publier des feuilles et des tracts, en opposition au national-socialisme.

En 1939, il commence à travailler étroitement avec Arvid Harnack[2]. Les deux hommes deviennent les dirigeants du réseau clandestin de l' « Orchestre rouge » (Rote Kapelle) prosoviétique[3]. La position d'officier du ministère de l'aviation de Schulze-Boysen lui permet d'avoir accès à de nombreux documents secrets qui sont transmis à l'Union soviétique via le réseau. Le réseau transmettra d'ailleurs aux Soviétiques des informations quant à la préparation par le Reich d'une attaque préventive contre l'Union soviétique. Staline refusera toutefois de prendre ces informations au sérieux.

En juillet 1942, les services secrets allemands parviennent à déchiffrer un télégramme transmis par Moscou à un contact de Bruxelles, qui leur révèle les activités clandestines de Harro Schulze-Boysen. Il est arrêté le 31 août 1942. Le 19 décembre il est jugé pour haute trahison et condamné à mort.

Postérité

Sous le Bloc soviétique

Harro Schulze-Boysen sera considéré comme un héros sous la République démocratique allemande.

En 1969, il sera décoré à titre posthume en Union soviétique.

Arvid Harnack, Harro Schulze-Boysen et John Sieg sur un timbre de la RDA.
Harro Schulze-Boysen sur une médaille de la République Démocratique Allemande

Annulation du jugement

Le jeune frère de Harro Schulze-Boysen, Hartmut Schulze-Boysen, a obtenu, le 24 février 2006, soit 63 ans après l’exécution, l’annulation par le Parquet de Berlin du jugement du tribunal de guerre du Reich.

Bibliographie

  • Christian Roy, « Révolution conservatrice, nationalisme révolutionnaire, fédéralisme européen: Harro Schulze-Boysen et ses réseaux occidentaux », in : Lemke, Lucarelli, Mattiato (dir.), Cosmopolitisme et réaction - le triangle Allemagne-France-Italie dans l’entre-deux-guerres, Université Savoie Mont Blanc, 2014, p. 143-168.

Notes et références

  1. Sparta, no I, 2021, p. 103-104.
  2. Arvid Harnack (1901-1042) a dirigé en 1931-1932 à Berlin un Groupe de travail scientifique pour l'étude de l'économie dirigée soviétique qui travaillait en étroite collaboration avec l'ambassade soviétique. En 1935,il est engagé au ministère de l'économie du Reich en tant qu'expert de l'économie soviétique. En 1937, il adhère à la NSDAP, alors que ses sympathies sont déjà acquises depuis longtemps à l'Union soviétique. Il sera l'un des principaux organisateurs de la Rote Kapelle. Il sera arrêté et exécuté en même temps que Schulze-Boysen en 1942.
  3. Le réseau d'espionnage de la Rote Kapelle s'est révélé d'une redoutable efficacité qui a permis aux services secrets soviétiques de causer au Reich en guerre des dommages irréparables. Son secret est d'avoir su se servir d'importants milieux non communistes, et même anti-communistes mais intéressés à la chute du régime national-socialiste. Sans ces complicités totalement extérieures au monde politique et idéologique des réseaux communistes, jamais les espions soviétiques ne seraient parvenus à pénétrer jusqu'au haut commandement allemand (voir : Philippe Baillet, L'Autre Tiers-mondisme : des origines à l’islamisme radical - Fascistes, nationaux-socialistes, nationalistes-révolutionnaires entre « défense de la race » et « solidarité anti-impérialiste », Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2016, 475 p., p. 60-62).