Féminisation

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Selon le pédiatre Aldo Naouri : « La société a adopté, sans la moindre limite et sans le moindre contre-pouvoir, l'intégralité des valeurs féminines. »

De cette féminisation témoignent le primat de l'économie sur la politique, le primat de la consommation sur la production, le primat de la discussion sur la décision, le déclin de l'autorité au profit du "dialogue", mais aussi l'obsession de la protection de l'enfant (et la survalorisation de la parole de l'enfant), la mise sur la place publique de la vie privée et les confessions intimes de la « télé-réalité », la vogue de l'"humanitaire" et de la charité médiatique, l'accent mis constamment sur les problèmes de sexualité, de procréation et de santé, l'obsession du paraître, du vouloir-plaire et du soin de soi (mais aussi de l'assimilation de la séduction masculine à la manipulation et au « harcèlement »), la féminisation de certaines professions (écoles, magistrature, psychologues, travailleurs sociaux), l'importance des métiers de la communication et des services, la diffusion des formes rondes dans l'industrie, la sacralisation du mariage d'amour (un oxymore), la vogue de l'idéologie victimaire, la multiplication des "cellules de soutien psychologique", le développement du marché de l'émotionnel et de l'apitoiement, la nouvelle conception de la justice qui fait d'elle un moyen, non plus de juger en toute équité, mais de faire droit à la douleur des victimes (pour leur permettre de "faire leur deuil" et de "se reconstruire"), la vogue de l'écologie et des « médecines douces », la généralisation des valeurs du marché, la déification du "couple" et des "problèmes du couple", le goût de la "transparence" et de la "mixité", sans oublier le téléphone portable comme substitut du cordon ombilical, la disparition progressive du mode impératif dans le langage courant, et enfin la globalisation elle-même, qui tend à instaurer un monde de flux et de reflux, sans frontières ni repères stables, un monde liquide et amniotique (la logique de la Mer est aussi celle de la Mère).

Cependant, certains estiment qu'il est permis de rester sceptique quant à la prétendue « féminisation » de la société : cela semble induire une confusion entre infantilisation (propre aux sociétés occidentales contemporaines) et féminisation (air connu : c'est toujours de la faute des femmes).

Si les valeurs dites masculines sont, selon certains, mises à mal, on peut également souligner qu'aucune des valeurs féminines réelles n'est particulièrement mise en valeur dans le monde actuel (patience, endurance, sensualité, compassion réelle, respect des traditions, organisation intelligente de l'espace, prise en compte du bien-être de tous, et jusqu'à une certaine brutalité dans le domaine moral qui fait que les femmes aux postes de pouvoir sont toujours "pires" que les hommes, etc.).

Reconnaître que la société actuelle souffre d'un tragique manque de "virilité spirituelle" n'équivaut pas à conclure qu'elle se soumet à des valeurs féminines. Les femmes ne sont pas le seul élément de la création à ne pas faire preuve de virilité. Et ce ne sont pas elles qui pâtissent de ne pas en avoir, ce sont ceux qui devraient en avoir et n'en ont pas. La sensiblerie, la commisération, le narcissisme, l'hypocrisie moralisatrice ne sont pas des traits spécialement féminins. Ils sont le fait de caractères faibles et inaccomplis, quel que soit leur sexe. C'est une erreur de leur attribuer une essence féminine qui autoriserait à interpréter les dérives de la société contemporaine comme une féminisation. Il est tout à fait légitime de postuler que cette société est tout aussi écrasante pour le féminin que pour le masculin, qu'elle cherche à fonctionner de façon infantile et asexuée. Le vrai danger en ce cas ne serait-il pas celui de l'effacement de tout différentialisme sexuel, niant aussi bien la masculinité que la féminité ?

Le concept de féminisation de la société est donc à relativiser, il n'est pas parole d'évangile et reste sujet à caution, procédant le plus souvent de personnes qui ont tendance - pour des raisons personnelles - à exagérer l'importance des questions liées au sexe et au genre, bref à adopter une pensée sexiste. Or la pensée sexiste semble tout autant une impasse que la pensée raciste au sens contemporain, de par l'impossibilité de trouver des bases solides à n'importe quel essentialisme. De même l'idée d'une "féminisation sociologique" de la société estimant nécessaire de pénaliser un crime commis envers une femme ne porte-t-elle pas la même dérive ?

Notes et références