Avigdor Lieberman

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

Avigdor Lieberman (Kichinev 5 juin 1958 - ) est un homme politique israélien, fondateur et dirigeant du parti Israël Beteinou (Israël notre maison).

Biographie

Avigdor Lieberman naît à Kichinev dans une famille juive russophone de Moldavie, à l’époque soviétique. Il sera "videur" dans une boîte de nuit pour payer ses études puis travaillera à Bakou (actuel Azerbaïdjan) avant d'immigrer en Israël en 1978. Après avoir fait son service militaire dans Tsahal, il reprend ses études et est diplômé en relations internationales et en sciences politiques à l'université hébraïque de Jérusalem.

Alors qu'il est étudiant, Avigdor Lieberman est membre du parti Kahane LaKnesset (Kach) de Meir Kahane.

Avigdor Lieberman a été directeur général du parti Likoud de 1993 à 1998. En 1999, il a quitté le parti pour fonder Israël Beiteinou et a été élu pour la première fois à la Knesset. Il a été ministre des transports, ministre des infrastructures nationales, et ministre des affaires stratégiques. Israël Beiteinou s’est séparé de la coalition au pouvoir en 2008, en opposition aux négociations de paix avec l'Autorité palestinienne. Le 28 janvier 2009, le Procureur général israélien a annoncé la tenue d’enquêtes sur Avigdor Lieberman en raison de « graves soupçons » de corruption, le blanchiment d'argent et la falsification de documents d'entreprise.

Marié et père de trois enfants, Avigdor Lieberman parle quatre langues : l'hébreu, le russe, le roumain et l'anglais. Il est le rédacteur en chef de la revue Yoman Yisraeli (Le Quotidien d'Israël) depuis 1999. Il vit actuellement dans la colonie illégale de Nokdim en Cisjordanie, au sud de Bethléem.

Il est «le diable» pour le rédacteur en chef du quotidien Haaretz. Un «fasciste», l'homme qui va «repeindre Israël en brun» pour l'ancien ministre travailliste Yossi Sarid. Le succès d'Avigdor Lieberman fait peur à la gauche israélienne. Mais pas à une bonne partie de l'électorat. Avec 15 sièges sur 120 lors des élections de 2009, contre 11 dans la précédente Knesset, le leader d'Israël Beiteinou («Israël notre maison») s'est imposé comme un «faiseur de roi». La prochaine coalition gouvernementale, quelle que soit sa forme, pourra difficilement se passer de lui. Impossible d'ignorer cet immigré de l'ex-URSS, souvent surnommé «Raspoutine», qui est passé devant le Parti travailliste fondateur du pays, en récoltant 12% des voix.

Souvent qualifié de «tribun», il n'en a en réalité pas le charisme. Épais, affublé d'un collier de barbe de boutiquier, il s'exprime dans un hébreu souvent hésitant, mâtiné d'un fort accent russe. Son pouvoir d'attraction réside plutôt dans ses formules outrancières. Il a jadis préconisé d'utiliser la bombe atomique contre Téhéran et contre le barrage d'Assouan en Égypte. Récemment encore, le 13 janvier 2009 à l'Université de Tel Aviv, il a conseillé de «combattre le Hamas comme les États-Unis ont combattu les Japonais. Les Américains ont vaincu le Japon sans invasion terrestre, rendant une occupation superflue.» Ce qui n'empêche pas l'emploi de méthodes plus artisanales. En 2003, il avait suggéré que des prisonniers palestiniens remis en liberté soient «transportés en autocar vers la mer Morte, pour y être noyés». Les Arabes, à l'extérieur comme à l'intérieur, sont son fonds de commerce. Opposé au retrait de Gaza et à la paix avec l'Égypte et la Jordanie, il surnomme en Israël les députés arabes de la Knesset «le département de la terreur». Lieberman a apostrophé un jour le député arabe Mohammed Barakei de cette façon : «Dans un pays communiste, ils vous auraient envoyé au peloton d'exécution.» Sa campagne reposait principalement sur la suppression de la citoyenneté à tout Arabe israélien qui refuserait de reconnaître solennellement Israël comme «État juif». Sur ses affiches électorales, on lisait : «Lieberman, le seul qui sait parler l'arabe», autrement dit le seul qui sait ce qu'il faut faire avec «eux».

Mais l'homme est plus complexe que sa caricature. C'est un professionnel de la politique partisane, non-conventionnel et brutal. Il a émis une proposition inédite pour résoudre le «problème» des Arabes israéliens : échanger la partie d'Israël dans laquelle ils vivent, principalement au nord du pays, contre les colonies de Cisjordanie, dans les Territoires palestiniens. Il s'est même dit prêt à abandonner sa maison de Noqdim, dans une colonie au sud de Jérusalem, ce qui fait de lui l'ennemi juré des colons militants, adeptes du «Grand Israël». Son idéologie laïque, héritée de l'ex-URSS, lui a fait recommander le mariage civil, inconnu en Israël, et la suppression des allocations familiales aux ultra-orthodoxes qui ne font pas l'armée. Lieberman se pose en provocateur : «J'ai toujours été dérangeant et controversé ; pour moi, ce qui est dérangeant est positif.»

Après une jeunesse mouvementée - étudiant en relations internationales à l'Université de Jérusalem, il adhère au parti raciste Kach, aujourd'hui interdit, et fait le coup de poing contre la gauche -, Lieberman rejoint le Likoud, le grand parti de droite. Expert en organisation, il est l'un des artisans de la victoire de Nétanyahou en 1996. Il se voit récompensé par un poste de directeur de cabinet, position qu'il utilisera pour réduire l'influence des députés et celle des rivaux de Nétanyahou, au nombre desquels Ariel Sharon. Nétanyahou sera finalement obligé de se séparer de cette âme damnée qui s'est fait trop d'ennemis, et qui est abonnée aux enquêtes de police pour corruption. Cela ne réduira pas sa popularité ni ne l'empêchera de poursuivre une carrière de député, deux fois élu sous la bannière d'Israël Beiteinou, fondé en 1999. Il est deux fois ministre, des Infrastructures puis des Transports, mais limogé par Sharon en mai 2004 à cause de son opposition à l'évacuation des colons de la bande de Gaza.

Sa pensée est structurée autour de grands axes : un «pouvoir fort» et laïque, destiné à mettre fin au chaos de la politique israélienne; un premier ministre élu, doté de pouvoirs étendus, au détriment de ceux de la Knesset; un système en réalité plus autoritaire que fasciste, plus Poutine que Raspoutine: «Je suis en faveur de la démocratie, mais quand il y a une contradiction entre la démocratie et les valeurs juives, les valeurs juives et sionistes sont plus importantes.» Ses adversaires ne le sous-estiment pas: «Il est très sophistiqué, dit un conseiller travailliste, mais c'est un homme qui voit le monde en noir.» Adepte de la séparation des peuples, qui selon lui ne peuvent s'entendre, il cite souvent en exemple Chypre, l'Irlande et la Tchétchénie. Politicien astucieux, il a bien compris le parti qu'il pouvait tirer du désarroi des électeurs face aux impasses du processus de paix, mais aussi du basculement de l'État socialiste vers un néolibéralisme avare en prestations sociales. Ses électeurs ne se recrutent pas seulement chez le million d'immigrés russes, mais aussi chez les laissés-pour-compte d'Israël, abandonnés par un parti travailliste qui n'est plus celui des kibboutz et du socialisme. «Son idée de refuser la citoyenneté aux Arabes israéliens sert en fait à promettre aux Israéliens juifs de leur réserver les prestations sociales, sans revenir sur la privatisation de l'économie», écrit dans Haaretz Daniel Gutwein, professeur d'histoire à l'Université de Haïfa. La politique israélienne doit tenir compte de ce redoutable manœuvrier. Même si une nouvelle enquête sur des malversations supposées devrait l'empêcher de devenir ministre de la Justice, de l'Intérieur ou des Finances.

Carrière politique

Avigdor Lieberman occupe un poste à la direction du Likoud de 1993 à 1996 puis dans le cabinet gouvernemental de 1996 à 1997.

En 1999, il fonde Israël Beiteinou et est élu parlementaire à la Knesset. En mars 2001, il est nommé ministre mais démissionne en mars 2002. Lors de la seconde Intifada, en 2002, Lieberman demande le bombardement des stations d'essence, banques et centres commerciaux palestiniens. En février 2003, il devient ministre des transports. Puis il s'oppose au plan de désengagement des territoires occupés et propose en mai 2004 un plan alternatif dans lequel il prévoit une séparation entre Juifs et Arabes «pour créer deux États ethniquement homogènes». Pour lui, seuls les Arabes ressentant profondément un "lien avec l'État d'Israël" et de la loyauté pour cet État devraient être admis à y rester. Ce point de vue a été condamné par Ariel Sharon. Le 4 juin 2004, alors que la tension monte autour du plan de désengagement de la bande de Gaza, Sharon renvoie Lieberman de son cabinet. Aux élections législatives de 2006, son parti profite de l'effondrement du Likoud de Benjamin Netanyahou et remporte 11 sièges à la Knesset.

En avril 2006, Lieberman s'exprime en faveur d'une action israélienne contre l'Iran dont le programme nucléaire et les discours de Mahmoud Ahmadinejad sont considérés comme des menaces pour l'existence de l'État d'Israël.

Le 23 octobre 2006, son parti signe un accord avec Kadima et entre dans la coalition au pouvoir. Lieberman est nommé Ministre des Affaires stratégiques, avec rang de sixième Vice-Premier ministre dans le gouvernement d'Ehoud Olmert.

Le 16 janvier 2008 Avigdor Lieberman quitte le gouvernement afin de s'opposer aux négociations de paix avec les Palestiniens, ouvertes le 27 novembre 2007 à la conférence d'Annapolis.[2],[3]. Il rompt également la coalition entre Kadima et son parti Israël Beiteinou.

Aux élections législatives de février 2009, son parti devient le troisième parti de la Knesset, avant le parti travailliste. Cela fait de lui un interlocuteur indispensable des deux grandes formations, le Likoud et Kadima, en vue de former une coalition qui sera à même de mener le pays.

En 1988, Kach a été interdit dans le cadre de la révision de 1985 de la « la loi électorale du Knesset, » 5 une interdiction appuyée par la Cour suprême israélienne. 6 Le parti s’est scindé en divers groupes politiques et militants, dont l’un, le Kahane Chai, est considéré comme une organisation terroriste par la Sécurité publique du Canada, en tant que « groupe terroriste de droite, anti-arabe, dont l'objectif est d’établir Israël en tant qu’État biblique. » 7 [[[Catégorie:Proche-Orient et Moyen-Orient|Lieberman]]