Arnolt Bronnen

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher
Arnolt Bronnen
Tombe d'Arnolt Bronnen
Arnolt Bronnen (nom véritable Arnold Bronner, 19 août 1895-12 octobre 1959), écrivain nationaliste-révolutionnaire allemand d’origine juive.

Biographie

L'intellectuel marxiste


Après la première guerre mondiale, à laquelle il a participé sur le front du Tirol et durant laquelle il a été très gravement blessé, il débute sa carrière littéraire en 1922 en publiant une pièce de théâtre intitulée Vatermord (= Parricide). Bronnen appartient alors à un groupe de dramaturges, d’écrivains et d’acteurs de l’avant-garde expressionniste, rassemblés autour de Berthold Brecht, avec qui il entretenait des liens d’amitié étroits.

Si la première de Vatermord à Berlin, le 14 mai 1922, déclencha un immense scandale, sa seconde œuvre - Anarchie in Sillian (= Anarchie à Sillian) – le fit classer par la plupart des critiques comme un dramaturge bien supérieur à Brecht.

Le nationaliste-révolutionnaire


En 1925, la pièce Die Rheinischen Rebellen (= Les rebelles rhénans) amorça le passage de Bronnen du marxisme au nationalisme. L’année suivante, après avoir encore fait scandale avec Exzesse (= Excès), à cause de ses scènes et de ses dialogues érotiques, il donna pour thème à la pièce Reparationen (= Réparations) la résistance nationale contre l’occupation française de la Rhénanie et contre le paiement des réparations que l’Allemagne vaincue devait payer aux occupants vainqueurs. En 1929, Bronnen publia un roman sur la Haute Silésie, intitulé OS où il décrivit la lutte des Corps francs contre les insurgés polonais après la première guerre mondiale et où il célébra l’assaut sanglant de ces volontaires allemands contre l’Annaberg.

Il fut alors dénoncé par ses amis de gauche comme « un fasciste de salon », tandis que Josef Goebbels déclarait : « OS de Bronnen est un livre que nous aurions tous pu écrire nous-mêmes ! ». Ernst Jünger quant à lui considéra que ce roman « était un premier signe, indiquant que dans le camp de Bronnen, on éprouvait un sens de la responsabilité » et que « Nous, les Nationalistes, nous obtenons ici un soutien vivant, venant d’un autre bord, et que nous avons longtemps attendu ». Franz Schauwecker pour sa part écrivit dans le Berliner Nachtausgabe : « C’est plus qu'un roman, c’est une profession de foi et de la grande politique ». Même Alfred Rosenberg rendit compte de manière positive du livre dans le Völkischer Beobachter.

Politiquement, Bronnen se rapproche alors du courant nationaliste-révolutionnaire qui s’exprime dans des revues comme Die Standarte, Deutsches Volkstum, Arminius, Deutsche Front, Das Dritte Reich, Gewissen, Die Kommenden, Nationalsozialistische Briefe, Der Vormarsch, Der Wehrwolf et Widerstand, et auquel appartiennent notamment les frères Ernst et Friedrich-Georg Jünger, Friedrich Hielscher, Franz Schauwecker, Ernst von Salomon, Herbert Blank, Otto Strasser, Ernst Niekisch et A. Paul Weber. En tant qu’ancien intellectuel de la gauche marxiste, partisan d’un socialisme populaire de combat, Bronnen se sent à l’aise dans ces cercles.

Sur le plan professionnel, le dramaturge Bronnen commença alors à faire carrière à l’agence UfA et à la Reichsrundfunkgesellschaft (= Société radiophonique du Reich), et rompit les ponts avec les extrémistes de gauche qu’il avait fréquentés jusqu’alors. Lors d’une grande réunion de travail, dont le thème était " Littérature et Radio ", il choqua délibérément ses ex-collègues écrivains Alfred Döblin, Walter von Molo, Börries von Münchhausen, Alfons Paquet, Ludwig Fulda, Herbert Euleberg et Arnold Zweig en disant qu’il voulait mettre la radio « au service du peuple », car « elle n’existait pas pour les littérateurs mais pour le peuple », et qu’elle n’était pas « une institution alimentaire pour des littérateurs à la retraite ». Pour lui, l’homme de lettres n’était « que l'instrument exprimant les idées de la nation ».

En janvier 1930, il organisa un débat, devant les micros de Radio Berlin, entre Kurt Hiller, chef du Groupe des pacifistes révolutionnaires, et Franz Schauwecker, écrivain phare du nationalisme-révolutionnaire. Ensuite, il écrivit une biographie du chef des Corps francs von Rossbach et fit la connaissance de Goebbels, dont la personnalité le fascina. Bronnen devint un activiste militant : quand Thomas Mann demanda, lors d’un meeting, que la bourgeoisie allemande défende, coude à coude avec les sociaux-démocrates, les institutions de la République de Weimar contre les nationaux-socialistes, Bronnen déboula dans la salle, flanqué de membres de la SA pour perturber la réunion ; lors de la première présentation du film A l’Ouest, rien de nouveau, réalisé d’après le livre du même nom d’Erich Maria Remarque, Bronnen, avec sa femme Olga, une amie de Goebbels, organisa un chahut dans la salle.

Le national-socialiste


Lorsque les nationaux-socialistes prirent le pouvoir en 1933, Bronnen connut quelques difficultés à cause de ses origines et de ses idées. Mais, il ne partageait plus les idées de résistance anti-nazie de ses anciens amis nationaux-révolutionnaires et nationaux-bolcheviques et critiquait ouvertement leur aversion pour les nouveaux maîtres de l’Allemagne. Avant 1933, par exemple, Bronnen avait protégé Ernst Niekisch contre les a priori et les injures que lui adressait Goebbels ; après la prise du pouvoir, au contraire, il fit clairement savoir qu’il ne partageait pas du tout l’anti-hitlérisme de Niekisch.

Sur les ondes de Radio Berlin, Bronnen avait, à l’époque, plus de pouvoir que l’Intendant officiel. Bronnen épura la station radiophonique de la capitale allemande de tous les hommes de gauche, des libéraux et des juifs. Il écrivit un roman sur la radio, Der Kampf in Äther (= La lutte pour les ondes) qu’Alfred Rosenberg fit aussitôt mettre à l’index ! Parce qu’il estima qu’il y avait trop de parallèles évidents avec la politique culturelle des nationaux-socialistes. Quelques mois plus tard, Bronnen devint l’un des pionniers de la télévision, avec une petite équipe qui filma les Jeux Olympiques de Berlin en 1936.

Cependant, Alfred Rosenberg, qui avait toujours été hostile aux avant-gardes dans les arts et la littérature, réussit, en 1943, à obtenir qu’une interdiction de toute activité littéraire frappât Bronnen, puis qu’il fût exclu de la Chambre des écrivains du Reich.

Le retour au marxisme


Après avoir servi quelque temps dans la Wehrmacht, Arnolt Bronnen revint en Autriche le 8 mai 1945. Il adhéra alors au Parti communiste et se fit élire bourgmestre du village de Bad Goisern. Jusqu’en 1950, il travailla comme journaliste du quotidien Neue Zeit à Linz. Au début des années 50, il se rendit à Berlin-Est où il adhéra au Parti communiste est-allemand. Il écrivit sa biographie en 1954, Arnolt Bronnen gibt zu Protokoll (= A.B. donne à archiver), puis Deutschland - Kein Wintermärchen (= Allemagne, tu n'es pas un petit conte d’hiver) en 1956, et Tage mit Bert Brecht (= Journées avec Bert Brecht), en 1959. Cependant, la presse alignée de la RDA dénonça son « antisémitisme et sa pornographie », « l’attitude fondamentalement anti-humaine de sa conscience », « ses péchés de jeunesse », etc. Mais Brecht intervint: il parvint à procurer à Bronnen un emploi fixe de critique de théâtre; toutefois Bronnen ne joua plus aucun rôle politique dans la RDA communiste.

Bibliographie

Werner Olless, « Arnolt Bronnen entre communisme et national-socialisme » , Junge Freiheit, Nr. 41/1999.